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Lithophone de Ham My |
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Lithophone Kabiyé |
En Afrique, on a découvert des pierres taillées en cylindre dont on ignore l'usage. Pour certains, vu leur qualité sonore, il s'agirait de lithophones. Ce qui est certain, c'est que cet instrument est encore vivant au nord du Togo. Le peuple Kabiyé l'utilise couramment. Il est nommé pichanchalassi (son des cailloux). L'instrument se compose de 5 pierres plates, disposées au sol et qu'on frappe avec deux cailloux. L'exemple sonore est extrait d'un Disque Ocora/harmonia mundi, Paris 2004).
Un collège de Rouen a construit un lithophone, en disposant des silex bruts, sur des cordes tendues dans une caisse en bois servant de résonateur.
Un potier produit des sortes de "lithophones" qu'il baptise argilophones, car fabriqués en grès. Essayés, ces instruments sonnent très bien. Du reste il présente aussi tout une gamme d'instruments en terre, dont de belles darbouka.
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Instruments en grès |
Cette photo a été prise pendant la mise en place du marché des potiers à Baumes les Messieurs.
Site du potier Atelier TERRE&SON.
Carillon de bambous :
Un autre instrument, très simple à construire pourrait être l'ancêtre des claviers. On le rencontre en Indonésie, il s'agit de bambous suspendus, frappés par des maillets.Exemple sonore.
Les ancêtres :
Les ancêtres des xylophones, marimbas, vibraphones, sont donc certainement originaires d'Indonésie. On en connaît de très rudimentaires, quelques lamelles de bois sur un cadre que le musicien tient sur ses genoux. C'est en Malaisie, en Nouvelle Calédonie et à Madagascar qu'on rencontre ses formes les plus primitives.
Pour être juste, il faut signaler qu'il en existe aussi de très rudimentaires en Europe. Par exemple : le txalaparta basque, dont l'origine semble assez obscure tellement elle remonte loin. Du reste, l'instrument, pour un puriste n'a pas de nom : Txalaparta étant l'onomatopée du rythme, on pourrait donc jouer txalaparta sur tout autre instrument. L'instrument a t il évolué ? c'est possible, mais il reste certainement très proche de ses racines. Peut-être, autrefois, était-il constitué d'une seule planche.
Aujourd'hui, pour avoir des sons plus variés, on compte, en général, trois ou quatre planches posées sur des supports, souvent des tréteaux. Mais certains instrumentistes se sont fait faire des supports beaucoup plus beaux. Les planches sont toujours frappées avec des bâtons tenus à la verticale. (Notons que bâton, makila en basque, a aussi un site, cela n'a rien a voir avec la musique, mais le makila, la canne traditionnelle, fait partie, comme txalaparta de la culture basque.)
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Les planches sont choisies pour leur sonorité, elles peuvent être aussi trés rustiques |
Cette rusticité ne l'empêche pas d'avoir des concerts, des écoles et de nombreuses vidéos sur le web, ainsi que des sites Internet dédiés, par exemple (site).
Un des plus élaboré est le gambang indonésien. Il possède des barres fixées à un creuset de bois servant de résonateur. Il couvre une tessiture de trois octaves et demi, parfois quatre. Il est utilisé aussi bien dans la musique profane, de cour ou populaire que dans la musique religieuse, ceci au sein d'orchestres de percussions dits : Gamelans. La composition des orchestres, nommés gamelans, varie suivant le type de musique interprétée, mais ils ont toujours une sonorité merveilleuse.
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gambang, Université du Sud Dakota. |
A titre d'exemple ci contre, un gambang du Musée Nationale de la musique, Université du Sud Dakota.
Quand, au XIX s, des gamelans furent introduits en Europe, beaucoup de musiciens tombèrent sous le charme de cette musique. Debussy a pu dire "... qu'elle observe un contrepoint auprès duquel celui de Palestrina n'est qu'un jeu d'enfant. Et, si l'on écoute, sans parti pris européen, le charme de leur percussion, on est obligé de constater que la nôtre n'est qu'un bruit barbare de cirque forain."
Un gamelan se compose en général d'un gambang, xylophone dont les touches sont alignées sur une caisse en bois - des métallophones aux lames de bronze (dérivant du gambang), des gongs renflés souvent disposés sur une sorte de sommier de 6 à 14, de grands gongs suspendus à des portiques. Un ou deux tambours donnent le tempo et une vièle à deux cordes (rebab) fournit la ligne mélodique. Le nombre d'instruments et leur nature varient avec le genre de musique jouée : théâtre, danses masquées, processions, cérémonies religieuses, fêtes solennelles. Comme la musique est une offrande aux dieux, on trouve des gamelans dans le moindre village, comme dans tous les palais. Certains instruments sont si beaux, qu'ils sont considérés comme trésors nationaux !
Par la voie du commerce, ce type d'instrument est passé en Afrique et est devenu fort important dans la musique traditionnelle. On le cite au XIV siècle à la cour du Mali. Les balafons en descendent. Beaucoup de "Xylophones" africains rappellent ceux de l'Asie du sud-est, aussi bien par leur construction, que par leur accord. Le son un peu voilé du balafon est obtenu en bouchant l'ouverture des calebasses, servant de résonateur, par une membrane très fine. L'exemple sonore est un double extrait de Dali masa du regretté Soungalo Coulibaly, très beau disque.
Il est probable que le xylophone est arrivé, dès le XVI siècle, en Amérique latine avec les esclaves. Il est resté fort longtemps un simple instrument populaire.