Le Clairon
Après 1871, la France est entièrement tournée vers la revanche et la reconquête de l'Alsace Lorraine. Le pays a les yeux fixés sur "la ligne bleue des Vosges". Pour ce faire l'armée devient rapidement l'incarnation du pays et de son courage. Mais il faut préparer les jeunes générations à la mission qui les attend.
L'école va sensibiliser les enfants à "l'amputation du territoire" causé par l'annexion de l'Alsace et la Lorraine. Le tableau d'Albert Bettanier (salon de 1887) en est une parfaite illustration. Le maître présente aux enfants la carte de France où les territoires annexés figure en noir : "La tache noire".

On utilise même la bande dessinée !

Dans les écoles, la gymnastique devient obligatoire pour préparer les corps. Dans certaines classes on organise des cours de boxe ! Puis le ministère met sur pied les bataillons scolaires, on apprend aux enfants à défiler au pas, à manier les armes etc etc. Les écoles primaires s'équipent de fusils en bois. Les bataillons devant regrouper 200 élèves de 12 ans minimum, cela pose des problèmes, en particulier financiers. Les municipalités traînent souvent et les parents ne sont pas enthousiastes. Ce qui fait que les bataillons scolaires n'auront pas le succès espéré.
Des manifestations de grande ampleur sont parfois organisées comme ici, le 14 juillet, place de la République. Cette estampe est au musée Carnavalet.

Les fusils (en bois) étaient souvent présents dans les salles de classe.

Reconstitution d'une classe au musée de Champlitte,
au mur, on peut voir les fusils en bois du bataillon scolaire.
Revue : Pays Comtois
La préparation militaire se prolongeait dans l'enseignement supérieur, par exemple, la photo ci-dessous a été prise à l'école de Grignon juste avant 1898.

Dans le Jura
Le 25 juillet 1882, l'inspecteur d'Académie informe les inspecteurs primaires de l'organisation des bataillons scolaires avec les élèves de plus de douze ans. Chaque bataillon devant être constitué de deux cents élèves, il s'agit de former les circonscriptions communales. Beaucoup de difficultés surgissent. Cependant des bataillons sont constitués à Damparis, Beaufort, Cousance, Orgelet, Saint Julien ...Il y a même eu des séances de tir au fusil !Si vous voulez en savoir plus, on vous conseille la lecture d'un livre très documenté et fort intéressant de Jean-Louis CLADE :
École et instituteurs dans le Jura au temps de Jules FERRY, Éditions
Cabédita
(Publicité non payée).
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Le clairon devient rapidement le symbole du courage et de la revanche, cela à cause, en grande partie d'une chanson de Paul Déroulède. Cette chanson connaît un succès qu'il est difficile de comprendre en lisant les paroles ou en l'écoutant dans un enregistrement d'époque.
Il y a peu de temps (2010), un musicien racontait que, lorsqu'il était jeune, à chaque repas de la Sainte Cécile, un ancien chantait Le Clairon et que, chaque fois, à la fin, il était en larmes.
